MS 345 folios 46v – 47v (L’arte de la spada pp. 75 – 76)
87. <A046v-2> Ton ennemi étant dans l’accommodement de queue longue étroite avec son pied droit devant, tu t’accommoderas dans le même accommodement, et là tu lui tireras une estocade vissée dans la main de l’épée, en accroissant quelque peu avec ton pied droit en avant, et de là soudainement tu remettras ton épée dans la garde précédente, et successivement tu lui feras semblant de pousser une pointe dans la poitrine à son côté gauche en passant du même pied quelque peu en avant à ce moment, et comme il voudra se protéger de ladite pointe d’une quelconque manière, soudainement tu lui frapperas la main de l’épée avec une estocade vissée ou le bras de celle-ci, la jambe gauche doit suivre la droite par derrière en se plaçant ensuite dans la garde de queue longue étroite avec le pied droit devant.
88. <A046v-3> Si ton ennemi est accommodé en queue longue large ou étroite avec le pied droit ou le gauche devant, tu t’accommoderas en queue longue étroite avec le pied droit devant, et là tu lui tireras une estocade vissée à la main de l’épée en tirant ensuite le pied droit quelque peu à côté du gauche en laissant aller l’épée en queue longue longue, puis en passant successivement du pied gauche quelque peu vers son côté droit tu lui tireras une imbroccade par le haut, soit au bras de l’épée, soit à la face comme tu voudras, et de là soudainement tu passeras du pied droit en avant en laissant tourner l’épée par ton côté gauche en montrant de lui tirer une imbroccade renversée à la face qui va jusqu’en garde d’entrée ; et s’il veut se protéger de ladite botte d’une quelconque manière, soudainement tu lui tourneras un revers doublé de bas en haut, tiré à son bras de l’épée et à l’épée même qui ne dépasse pas garde de licorne, et successivement tu lui tireras une imbroccade par le haut à la poitrine qui descendra en porte de fer étroite ou large, comme tu voudras.
89. <A047r-1> Si ton ennemi est accommodé dans l’accommodement de queue longue étroite avec le pied droit devant, tu t’accommoderas à son encontre avec le pied gauche devant, et là tu passeras du pied droit quelque peu vers son côté gauche en faisant une demi-volte de main en lui poussant une pointe à la poitrine sur son côté gauche, ta jambe gauche doit suivre la droite par derrière, et comme il se protégera avec son épée de ladite pointe, toi, tu n’abandonneras pas son épée avec la tienne et ainsi tu viendras à te trouver à mi-épée vrai tranchant avec vrai tranchant en guise de garde d’entrée, et de là soudainement tu passeras à nouveau du pied droit quelque peu en avant en faisant une demi-volte de main en lui poussant à nouveau une imbroccade dans la face, et comme il entreprendra de vouloir se défendre de ladite imbroccade, successivement tu caveras ton épée sous la sienne en lui chassant immédiatement à son côté droit une pointe ferme dans la poitrine en passant dans ce temps du pied gauche vers son côté droit, et la jambe droite doit suivre derrière la gauche, et si par hasard il se protège de la botte susdite, soudainement tu retireras le pied gauche en arrière en lui poussant une pointe dans la main de l’épée en te plaçant ensuite dans la garde de porte de fer étroite.
90. <A047v-1> Si ton adversaire est dans l’accommodement de porte étroite de fer ou en queue longue étroite avec le pied droit devant, tu t’accommoderas dans la garde que queue longue étroite avec le pied droit devant, et là avec une élégante dextérité tu feras voir de vouloir lui frapper la main de l’épée avec un demi-maindroit mais néanmoins dans cette feinte tu tourneras ton épée par dessous la sienne en passant du pied gauche en avant dans ce temps, et aussi tu feras une demi-volte de main en lui poussant une pointe ferme dans la poitrine à son côté droit, et s’il se protège de ladite pointe[1] en poussant ton épée à l’extérieur vers son côté gauche en guise de queue longue haute de telle façon que tu ne puisses le frapper, tu seras admirablement avisé de tirer ton pied gauche près du droit en t’éloignant avec la personne pas mal de l’ennemi le plus que tu pourras et en cavant ton épée par dessous la sienne, en passant dans ce temps du pied droit vers son côté gauche, en faisant semblant de lui pousser une pointe dans la poitrine à sa gauche, et comme il fera un mouvement pour se protéger de ladite pointe, successivement tu passeras du pied gauche vers son côté droit en tournant ton épée par dessous la sienne, en lui chassant immédiatement une pointe ferme dans la poitrine en guise d’imbroccade par le haut à son côté droit – et toutes les pointes fermes vont de cette façon –, et de là ensuite soudainement tu retireras le pied gauche en arrière en lui donnant un demi-revers à la main de l’épée qui ne dépasse pas queue longue étroite.
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[1] L’auteur a proposé une fin alternative à cette pièce avant de la barrer et de la réécrire. De fait nous avons une pièce <A047v-1bis> avec le passage biffé en italique, entre crochet : Si ton adversaire est dans l’accommodement de porte étroite de fer ou en queue longue étroite avec le pied droit devant, tu t’accommoderas dans la garde que queue longue étroite avec le pied droit devant, et là avec une élégante dextérité tu feras voir de vouloir lui frapper la main de l’épée avec un demi-maindroit mais néanmoins dans cette feinte tu tourneras ton épée par dessous la sienne en passant du pied gauche en avant dans ce temps, et aussi tu feras une demi-volte de main en lui poussant une pointe arrêtée dans la poitrine à son côté droit, et s’il se protège de ladite pointe {immédiatement tu passeras du pied droit en avant en faisant une demi-volte de main en lui poussant une autre pointe dans la face ou dans sa main de l’épée, et soudainement tu lui tireras un maindroit au bras de celle-ci avec le temps le plus bref qu’il soit possible, puis pour ta sécurité tu t’accommoderas en porte étroite de fer}.
DDG